HATHA YOGA
Le hatha yoga est la source de tous les yoga que l’on retrouve aujourd’hui. On entend souvent dire que le hatha yoga est considéré comme un yoga doux, hors, en sanskrit, hatha signifie littéralement « force », « effort ». Dans hatha, on retrouve tha (le prana, la force de l’élan vital) et ha (le mental, l’énergie mentale). Le hatha yoga signifie l’union des forces pranique et mentale.
On oppose souvent le hatha yoga, comme étant un yoga doux, et le vinyasa, comme étant un yoga « dynamique », mais il n’y a pas lieu de faire une distinction entre les deux. Le hatha yoga n’est pas un style de yoga, il est la source du yoga (pas que posturale) et de la philosophie.
Dans le hatha yoga, les postures sont maintenues pendant plusieurs respirations, permettant d’entrer et de s’installer dans les postures. La place des pranayamas (exercices de respiration) est importante en hatha yoga. Le hatha yoga est vu comme un yoga doux car les postures ne s’enchainent pas en « flow », il est cependant intense car le maintient de certaines, voire de toutes les postures, demande un certains engagement musculaire et mental.
Les cours de hatha yoga que j’enseigne sont épurés, pas de transitions compliquées, pas de mouvements « parasites ». Le fait de tenir les postures pendant plusieurs respirations permet de les adapter à chacun(e) grâce à différentes variations et/ou support (brique, sangle, coussin).

Un peu d’histoire:
Le hatha yoga a émergé autour du XIe siècle. Il se caractérise par l’apparition des postures (asanas), autres que l’assise méditative. Les asanas préparent le corps en amont de pratiques telles que la respiration (pranayama) ou la méditation (dhyana).
Un des textes de référence du hatha yoga est la Hatha Yoga Pradipika (Lumière sur le Hatha Yoga) qui met en lumière toute la science du yoga (asana, pranayama, shatkarma, mudra et bandha). Voici quelques citations qui définissent le hatha yoga :
« Le hatha yoga est connu comme la science de la purification. […] il y en a six. »
« il faut en premier lieu, purifier tout le corps – l’estomac, les intestins, le système nerveux et les autres organes. C’est pourquoi viennent d’abord les shatkarmas, c’est-à-dire neti, dhauti, kapalabhati, trataka et nauli. C’est par là que commence le hatha yoga. »
« L’objectif du yoga est de créer un équilibre absolu entre les activités et les processus du corps physique, du mental et de l’énergie, qui agissent les uns sur les autres. »
La Hatha Yoga Pradipika décrit quinze postures (asanas) : swastikasana (la posture de bon augure), gomukhasana (posture de la tête de vache), virasana (posture du héros), kurmasana (posture de la tortue), kukkutasana (posture du coq), uttankurmasana (la tortue qui s’étire), dhanurasana (posture de l’arc), matsyendrasana, paschimottanasana, mayurasana (posture du paon), shavasana (posture du cadavre), siddhasana (posture parfaite), padmasana (posture du lotus), simhasana (posture du lion), bhadrasana (posture noble).
Le livre décrit également les shatkarmas (six techniques de purification): dhauti (purification interne), basti (lavement yogique), neti (purification nasale), trataka (concentration du regard), nauli (massage abdominal) et kapalabhati (purification des lobes frontaux).
Aujourd’hui le hatha yoga moderne ne ressemble plus exactement au hatha yoga décrit dans la Hatha Yoga Pradipika: les pratiquants n’utilisent plus forcément toutes les techniques de purification, les postures enseignées dans le cours sont plus nombreuses que celles décrites plus haut et les cours de hatha yoga sont ouverts à tous.
VINYASA YOGA
Le terme vinyasa vient du sanskrit « nyasa » (placer) et « vi » (d’une manière spécifique). On synchronise le souffle avec le mouvement. Concrètement, dans un cours de vinyasa, le terme « vinyasa » correspond à un enchainement de postures, souvent prises de la Salutation au Soleil A.
En vinyasa yoga, les postures sont tenues moins longtemps qu’en hatha yoga. Les séquences de postures sont entrecoupées de vinyasa (enchainement de postures prises de la Salutation au Soleil A) permettant de construire une endurance.
Mes cours de vinyasa yoga sont globalement construits de la même façon : un temps pour arriver sur son tapis, dans sa pratique, un pranayama (exercice de respiration), un échauffement articulaire, des Salutations au Soleil, les postures debout, les postures au sol, la posture finale (Savasana, « posture du cadavre », temps de relaxation).

YIN YOGA
Le yin yoga est un yoga lent, calme, passif et méditatif. Il permet de travailler les tissus conjonctifs tels que les ligaments, articulations, les fascias et les os. Les postures sont maintenues longtemps, généralement entre 3 et 5 min. Le yin yoga est complémentaire de pratiques yang (« dynamique », où l’engagement musculaire et important) telles que les pratiques de yoga ashtanga, vinyasa, hatha yoga.
On ne peut pas dissocier le yin yoga de la médecine traditionnelle chinoise et de la philosophie taoïste. Lors d’une pratique de yin yoga, on prend conscience des différents méridiens du corps, chacun lié à un organe, afin d’y faire circuler l’énergie, appelée «Chi». Ces méridiens sont également associés aux cinq éléments (bois, feu, terre, métal, eau) qui symbolisent les cinq directions des mouvements des phénomènes naturels.
Le yin yoga est également une invitation à la lenteur: entrer et sortir des postures lentement et être dans le ressenti.
Le yin yoga est différent du yoga restauratif. Leur but est différent. La pratique du yin yoga va chercher à relâcher, étirer, allonger les tissus conjonctifs, créant parfois un léger inconfort, alors que la pratique du yoga restauratif recherche le confort absolu afin de détendre et de relaxer l’ensemble du corps.

Un peu d’histoire :
Le yin yoga est né de la rencontre entre le yoga, le Monki Kung Fu, la philosophie taoïste et les arts martiaux.
Dans les années 1970 aux Etats-Unis, Paulie Zink, un pratiquant d’art martiaux, va devenir l’élève de Cho Chat Ling et va apprendre le Monki Kung Fu et la philosophie taoïste. A cela vient s’ajouter la tenue de postures pendant de longues minutes. Il crée une méthode en adéquation avec le Yin Yang, mêlant postures assises tenues très longtemps, des mouvements connectés au cinq éléments, des mouvements inspirés des animaux, de la méditation.
Au même moment, le yoga en Californie est à la mode. Paul Grilley, professeur de yoga, voit un jour Paulie Zink à la TV et remarque sa souplesse (ayant lui-même des problèmes de dos). Il le contacte et assiste à ses cours. Quelques années plus tard, il intègre la méthode de Paulie Zink dans ses cours. Une élève de Paul Grilley, Sarah Powers, va s’intéresser à la partie interne de son enseignement.
Paul Grilley et Sarah Powers créent une pratique dédiée à la longue tenue des postures : le Yin Yoga (on doit le nom de yin yoga à Sarah Powers).
Quelques années plus tard, Paul Grilley va étudier le lien entre le yin yoga et la médecine traditionnelle chinoise. Il va combiner ses connaissances en anatomie, yoga taoïste et des méridiens pour finaliser le yin yoga.
Le yin yoga va ensuite se développer avec Bernie Clark qui met l’accent sur l’anatomie et les fascias. Le yin yoga s’est surtout développer dans les années 1990 et tend à évoluer et être une pratique complémentaire.
Sources:
– formation 200h Hatha et Vinyasa yoga (documents de Stéphanie Viu-Kessler et Jeanne Pouget)
– livre: Yoga, 2500 ans d’histoire, Clémentine Erpicum
– Livre: Le guide complet du yin yoga, Bernie Clark
– Formation 30h Yin Yoga, médecine chinoise & philosophie taoïste (Anaïs Varnier – Punky Yoga School)
– Hatha Yoga Pradipika
