Lorsque l’on parle de yoga, on pense souvent aux postures (āsanas). La pratique du yoga est cependant plus vaste, les āsanas sont l’un des huit membres du yoga.
Les Yoga-Sutras de Patañjali est un traité de 195 aphorismes écrit en Sanskrit qui codifie la pratique du yoga. Pour les Occidentaux, le message des Yoga-Sutras réside notamment dans la relation avec les autres, qui passe par la relation avec soi-même. C’est dans ce texte que Patañjali décrit le « yoga aux huit membres » ou Ashtanga yoga (qui ne correspond pas au yoga ashtanga de Pattabhi Jois, élève de T. Krishnamacharya (cf. article Vinyasa), que l’on pratique aujourd’hui), aussi appelé Raja yoga (voie royale).
« Quand les impuretés du mental sont détruites par la pratique du Yoga, la lumière de la connaissances donne à l’esprit la discrimination. »
Sutra II. 28.

Les huit membres, aussi appelés branches, du yoga sont :
Yama
Le premier membre concerne la relation aux autres. Il y a cinq yamas :
- ahimsā : la non violence (verbale ou physique), respect de la vie, non désir de nuire
- satya : la vérité, l’exactitude, l’authenticité
- asteya : l’honnêteté, ne pas voler
- bramacharya : le célibat, la chasteté, la modération, canaliser ses pulsions
- aparighā : le refus de possession inutile, le dépouillement, la modestie, la simplicité, le fait de ne pas accumuler
« Ils constituent une règle universelle, car ils ne dépendent ni du mode d’existence, ni du lieu, ni de l’époque, ni des circonstances. »
Sutra II. 31.
Niyama
Les Niyamas font la transition entre le code moral et la pratique. Il y a cinq Niyamas :
- shaucha : pureté, honnêteté, avoir des pensées pures, purifier son corps et son esprit
- samtosha : satisfaction, contentement
- tapah : pratique intense, accepter l’effort
- svādhyāya : connaissance de soi, étude des textes traditionnels
- ishvarapranidhāna : lâcher prise
Āsana
« Āsana : être fermement établi dans un espace heureux. »
Sutra II. 46. (selon la traduction de Gérard Blitz)
Āsana désigne la pratique afin de réussir à trouver dans les postures un état de discipline en même temps qu’un état confortable. L’équilibre corporel se situe entre l’effort et la détente, le faire et le lâcher-prise.
Prānāyāma
« Les mouvements de la respiration sont l’expir, l’inspir et la suspension. En portant l’attention sur l’endroit où se place la respiration, sur son amplitude et son rythme, on obtient un souffle allongé et subtil. »
Sutra II. 50.
Prānāyāma est la maîtrise du rythme de la respiration. Il est important de prendre conscience de sa respiration.
Pratyāhāra
« Quand le mental n’est plus identifié avec son champ d’expérience, il y a comme une réorientation des sens vers le Soi.»
Sutra II. 54.
Pratyāhāra désigne la maîtrise ultime des sens.
Dhāranā
« Dhāranā est la relation d’attention du mental à un secteur déterminé. »
Sutra III. 1.
Dhāranā est l’état de concentration parfait. Dhāranā signifie littéralement « concentration de l’esprit accompagnée de l’arrêt du souffle ». Dhāranā consiste à se concentrer sur un objet. En yoga, on peut pratiquer Dhāranā de différentes façons. Dans la pratique, on peut focaliser son attention sur son ressenti, ses sensations, sa respiration. Dans l’immobilité de l’assise, on peut observer ses pensées.
Dhyāna
« Dhyāna est le fait de maintenir une attention exclusive sur un seul point. »
Sutra III. 2.
Dhyāna est l’état de méditation le plus subtil. C’est la conscience profonde.
Samādhi
« Quand la conscience est en relation avec cela même qui n’a pas de forme, c’est le Samādhi. »
Sutra III. 3.
Samādhi est l’extension de la conscience encore plus subtil. La conscience rejoint l’infini, c’est l’état d’unité.
Sources :
– Formation 200h Hatha et Vinyasa yoga (documents de Jeanne Pouget)
– Yoga-Sutras, Pantanjali, traduction de Françoise Mazet
– L’art complet du yoga, Jennie Lee
– Les secrets du yoga, Clémentine Erpicum & Cäät
